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July 24, 2025
AAU Ratifies Constitutional Reforms, Unveils Plan of Action for 2025–2029, and Welcomes New Members in Landmark Governance Session
July 25, 2025Tous les quatre ans, l’Association des Universités Africaines (AUA) réunit les plus grands esprits africains de l’enseignement supérieur lors d’une conférence générale afin de tracer la voie de l’avenir académique du continent. La 16e édition (du 21 au 25 juillet 2025) a rassemblé près de 500 décideurs politiques, universitaires, dirigeants institutionnels et étudiants dans la ville marocaine de Rabat.
Au cours d’un moment crucial de cet événement d’une semaine, intitulé « Façonner l’avenir de l’enseignement supérieur pour l’innovation et le développement durable en Afrique », les parties prenantes ont exploré neuf sous-thèmes lors de sessions parallèles le 23 juillet, et une synthèse a été présentée deux jours plus tard, le 25 juillet. Ces délibérations ont mis en évidence à la fois les défis urgents et les immenses possibilités auxquels sont confrontées les universités africaines dans leurs efforts pour devenir les moteurs d’un développement inclusif pour la transformation du continent.
Les experts politiques et les dirigeants institutionnels ont appelé à un changement de paradigme : passer de modèles de gouvernance imposés de l’extérieur à des cadres locaux adaptés aux réalités sociales et politiques de l’Afrique. Les discussions ont mis l’accent sur la décentralisation, l’intégration régionale et l’équité comme piliers de la transformation systémique. Face à l’insuffisance des financements et des infrastructures numériques qui continuent de freiner les progrès, les participants ont appelé à une collaboration panafricaine pour combler ces lacunes.
Sur le plan numérique, l’intelligence artificielle et les technologies immersives comme la réalité virtuelle ont été saluées pour leur potentiel éducatif, non sans prudence. Les inquiétudes concernant l’intégrité académique, le plagiat et la fracture numérique ont suscité des discussions sur les outils de détection de l’IA, les examens oraux et les plateformes EdTech partagées. Il a été souligné que le déploiement équitable des innovations nécessitera un financement créatif et une coordination des politiques.
Les ODD ont occupé une place importante lors des sessions, les experts soulignant que les universités doivent aller au-delà du simple fait de cocher des cases pour intégrer la durabilité dans l’enseignement, la recherche, l’engagement communautaire et les opérations. Les dirigeants d’établissements, les conseils d’administration et les autres parties prenantes clés ont été chargés d’intensifier leurs efforts pour amplifier la voix africaine dans les cadres mondiaux et de jouer un rôle moteur dans la co-création d’une vision du développement ancrée dans les savoirs autochtones et les réalités locales.
Le changement climatique et l’économie verte ont été au cœur des discussions, les participants appelant les universités à orienter leurs recherches et leurs programmes vers des innovations respectueuses de l’environnement. Parallèlement, la session sur la recherche collaborative a préconisé l’amélioration des systèmes de données, la création de partenariats régionaux et l’intensification des programmes afin de renforcer l’écosystème de recherche africain.
L’égalité des sexes a également été un thème majeur. Les intervenants ont exhorté les institutions à lever les obstacles au leadership auxquels se heurtent les femmes grâce à des audits de genre, du mentorat et des stratégies fondées sur les données, tout en mobilisant activement les hommes comme alliés dans cette transformation.
La réforme des programmes scolaires est apparue comme la pierre angulaire du changement, avec des appels à passer de modèles axés sur le contenu à une éducation axée sur les résultats. S’alignant sur des cadres tels que le système Licence-Master-Doctorat (LMD), la Vision 2030 du Maroc et le Processus de Bologne, les participants ont souligné que des outils tels que les micro-certifications, les portfolios numériques et les pédagogies centrées sur l’apprenant étaient des éléments moteurs. Le développement du corps professoral, notamment en matière de culture numérique et de techniques d’enseignement modernes, a été identifié comme un facteur déterminant.
Les séances consacrées au financement et aux infrastructures ont souligné la nécessité de stratégies à long terme et de financements innovants, tels que les modèles de construction-exploitation-transfert, tout en mettant en garde contre des coupes budgétaires néfastes à court terme. Concernant les savoirs autochtones, les participants ont appelé à leur intégration dans l’éducation et le développement communautaire. L’inclusion de la médecine traditionnelle dans le cursus médical de l’Université du Grand Zimbabwe a été citée comme un exemple novateur.
Enfin, les discussions sur l’engagement de la diaspora ont mis en évidence le potentiel inexploité des chercheurs africains à l’étranger. Pour exploiter ce potentiel, les intervenants ont recommandé des cadres de collaboration structurés, des plateformes d’échange de connaissances et des mécanismes de reconnaissance institutionnelle.
Les réflexions, présentées par une équipe du Secrétariat de l’AUA – comprenant le Dr Mohammed Eissa, la Dr Felicia Nkrumah- Kuagbedzi, Mme Adeline Addy et M. Frank Asefuah, ont permis de dégager une vision commune : un système d’enseignement supérieur inclusif, innovant et ancré localement, mais compétitif à l’échelle mondiale.
En tant qu’organisme suprême de l’enseignement supérieur en Afrique, l’AUA a réaffirmé son engagement à impulser cette transformation en favorisant la collaboration, l’harmonisation des politiques et l’innovation. La Conférence générale de 2025 a marqué non seulement un moment de réflexion, mais aussi un appel clair, rappelant au continent que l’avenir de l’enseignement supérieur africain doit être repensé, sous la conduite des Africains.




